Audit énergétique tertiaire : guide 2025
L’audit énergétique tertiaire analyse les caractéristiques impactant la consommation des bâtiments professionnels et donne au gestionnaire les clés pour réduire sa consommation énergétique. Il permet de réduire les coûts énergétiques d’un bâtiment. C’est également l’occasion de positionner le bâtiment vis-à-vis des obligations réglementaires, notamment le Décret Tertiaire, décret BACS, Loi APER. Obligatoire pour certaines entreprises, il repose sur une méthodologie rigoureuse et très encadrée (OPQIBI) et donne accès à des aides financières pour faciliter la mise en œuvre des travaux d’amélioration. On vous explique tout ça dans cet article.

5 points à retenir sur l’audit énergétique tertiaire
Élément | Résumé |
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Définition | Établir la signature énergétique du bâtiment pour comprendre combien et pourquoi le bâtiment consomme de l’énergie afin d’identifier les leviers d’actions appelés des ATE (actions de transition énergétique). Cela passe par l’identification des équipements et des usages du bâtiment, analyse des consommations d’énergie, identifie des solutions pour réduire ces dernières. |
Méthodologie | 6 étapes : collecte des données, visite sur site, analyse, modélisation, plan d’actions, plan d’investissement. |
Solutions proposées | 6 familles d’actions : Sobriété, Comportemental, Usages spécifiques, Pilotage/gestion (EMS, Quickwin, maintenance) CVC (chauffage, ventilation, climatisation), Enveloppe et structure |
Bénéfices | Réduction des coûts (jusqu’à -50 %), valorisation des bâtiments, locabilité des biens, conformité réglementaire, accès aux aides. |
Qu’est-ce qu’un audit énergétique tertiaire ?
L’audit énergétique tertiaire va bien au-delà du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE), il vise à comprendre le comportement du bâtiment, à analyser les consommations et à proposer des actions d’amélioration. Il permet d’évaluer la performance énergétique du bâtiment, d’identifier les pertes et d’optimiser les systèmes de chauffage, ventilation, climatisation (CVC), éclairage et enveloppe thermique et les actions sur les usages spécifiques. Par rapport au secteur résidentiel, la particularité du secteur tertiaire est le poids des usages spécifiques du bâtiment dans la consommation énergétique.
Il est réalisé par un bureau d’études ou un auditeur certifié et repose sur des mesures concrètes des consommations réelles. Contrairement à un DPE (Diagnostic de Performance Énergétique), il inclut des préconisations techniques précises et un plan d’investissement chiffré pour prioriser les actions à mettre en place.
Qui est concerné par l’audit énergétique tertiaire ?
L’audit énergétique tertiaire est obligatoire pour certaines entreprises (on parle d’audit énergétique réglementaire ou AER). Il est recommandé pour toutes les structures souhaitant réduire leur consommation énergétique que ce soit pour des raisons réglementaires ou économiques ou RSE. L’audit énergétique est de plus en plus souvent demandé pour obtenir des aides et des subventions publiques.
Obligations réglementaires
L’audit énergétique tertiaire est obligatoire pour certaines entreprises et bâtiments :
- Grandes entreprises : +250 salariés ou chiffre d’affaires >50 M€ (Directive Européenne 2012/27/UE).
Entreprises non concernées mais fortement recommandées
- Bâtiments soumis au Décret Tertiaire : réduction progressive des consommations de 40 % d’ici 2030, 50 % d’ici 2040 et 60 % d’ici 2050.
- Établissements publics et collectivités : hôpitaux, écoles, bureaux administratifs dépassant 1 000 m².
- PME et TPE cherchant à réduire leurs factures d’énergie.
- Gestionnaires de parcs immobiliers tertiaires.
- Syndics de copropriété et propriétaires de bureaux ou commerces souhaitant valoriser leurs bâtiments (location, cession)
- Projet de restructuration du site ou de rénovation globale de performance
- Volonté de bénéficier d’aides publiques pour financer les travaux de transition énergétique.
Objectifs d’un audit énergétique tertiaire
Un audit énergétique tertiaire répond à plusieurs enjeux stratégiques :
- Identifier les gisements d’économies d’énergie en analysant les usages et les pertes.
- Améliorer l’exploitation des équipements pour optimiser leur fonctionnement et réduire les consommations.
- Diminuer les coûts énergétiques.
- Respecter les réglementations et anticiper les obligations environnementales.
- Valoriser le patrimoine immobilier en améliorant le confort thermique et la qualité des installations.
6 étapes pour un audit énergétique tertiaire réussi
L’audit énergétique suit un protocole structuré en plusieurs étapes :
Étapes | Description |
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1. Collecte des données | Étude des factures énergétiques, relevés de consommation et caractéristiques du bâtiment. |
2. Visite sur site | Inspection des équipements, analyse des flux énergétiques et identification des déperditions. |
3. Analyse des performances | Évaluation des points faibles et des améliorations possibles. |
4. Modélisation énergétique | Simulation du comportement énergétique du bâtiment permettant de modéliser les consommations avec différentes hypothèses d’amélioration. |
5. Élaboration d’un plan d’actions | Propositions de solutions adaptées avec chiffrage des gains énergétiques. |
6. Plan d’investissement | Hiérarchisation des actions selon leurs coûts, leur rentabilité et leur impact environnemental. |
Solutions et actions proposées après un audit énergétique tertiaire
L’audit énergétique permet de recommander plusieurs types d’actions d’amélioration :
Solutions d’amélioration | Impact énergétique | Retour sur investissement |
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Optimisation des équipements (régulation, automatisation, maintenance) | Réduction des consommations de 10 à 20 % | 1 à 3 ans |
Sobriété et comportemental | Réduction de 5 à 15% | 1 an |
Rénovation de l’éclairage (passage à la LED, détecteurs de présence) | Baisse de la consommation d’éclairage de 30 à 70 % | 2 à 5 ans |
Usages spécifiques du bâtiment (lié à son activité) | Très variable et dépendant de l’activité | 3 à 15 ans |
Amélioration de l’isolation (vitrages, murs, toiture) | Diminution des déperditions thermiques de 20 à 40 % | 7 à 15 ans |
Production d’énergies renouvelables (panneaux solaires, pompes à chaleur) | Réduction de la dépendance aux énergies fossiles | 10 à 20 ans |
Gestion intelligente (GTB, suivi des consommations) | Optimisation des performances énergétiques jusqu’à 30 % | 3 à 7 ans |
Sensibilisation des occupants (bonnes pratiques, formation) | Gains de 5 à 15 % par réduction des gaspillages | Immédiat à 2 ans |
Bénéfices concrets d’un audit énergétique tertiaire
Avantages | Impact |
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État des lieux technique et énergétique du bâtiment | Positionner son actif et identifier les gisements d’économie d’énergie |
Évaluation du CAPEX réglementaire | Montant à investir pour atteindre les exigences réglementaires |
Disposer de scénarios et de stratégies de transition énergétique | Permet de décider et consulter facilement les faiseurs |
Accès aux aides financières | Financement via CEE, ADEME, subventions locales |
Aides financières disponibles pour un audit énergétique tertiaire
Le prix d’un audit énergétique tertiaire peut être élevé. Des dispositifs d’accompagnement permettent de financer tout ou partie et des travaux recommandés :
- Dispositif Booster ADEME
- Dispositif DiagEcoFlux BPI
Subventions régionales et locales : financements spécifiques selon les territoires.